Emménagement dans un immeuble en ruine sans eau ni électricité

Après Innsbruck, j’ai décidé d’aller à Vienne pour faire un stage à l’Ambassade de France. J’ai travaillé au service de presse. Pour progresser en allemand, je voulais être en collocation avec des germanophones. Par Internet, j’ai été en contact avec deux jeunes Bulgares installés à Vienne. Ca m’a semblé être une bonne idée. J’ai envoyé une caution sans même voir l’appartement… grossière erreur ! Je suis arrivée de nuit dans une cité immonde, dans un appartement délabré sans eau ni éléctricité. En février, il neigeait et la termomètre n’atteignais pas 0. C’était horrible. Le comble de la malchance est arrivé quand mon colocataire est arrivé : un immense mec baraqué avec le crâne rasé et les sourcils froncés. J’en tremblais. Je suis restée une semaine chez eux, frigorifiée. Puis j’ai craqué. J’en ai parlé à mes collègues autrichiens qui m’ont avoué que de drôles d’histoires avaient lieu dans cette zone de Vienne. Selon eux, il fallait que je m’échappe au plus vite. J’ai essayé d’en parler à mes colocataires, qui m’ont menacée. Ils m’ont dit que je ne reverrai jamais mon argent. J’étais piégée. Un jour, lorsque mes deux colocataires étaient absents, j’ai fouillé dans la boîte aux lettres. J’ai découvert que je payais à moi seule ce loyer. C’était trop. J’ai appelé un ami baraqué. Sans rien dire, j’ai fait mes bagages en silence. L’ami est frappé à ma porte, il a pris mes sacs, et nous sommes partis à toute vitesse. Sa mère m’a loué un appartement une semaine, puis un autre pendant un mois. Je n’ai pas arrêté de déménager ! Pendant un mois, j’enrageais d’avoir perdu de l’argent. Un soir, j’ai eu le culot de me rendre à l’appartement, sans le dire à personne car tout le monde me l’avait formellement interdit. J’ai tout de même appelé ma mère, en lui disant : « je retourne dans l’immeuble. Si je ne rappelle pas dans 30 minutes, c’est qu’ils me cassent la gueule, alors appelle la police ». J’y suis allée. J’étais coincée au fond de la cuisine, et l’homme m’effrayait. Je n’ai pas insistée, je suis partie en courant, sans mes sous… ça m’apprendra !